Madame Marguerite au théâtre du Fenouillet

Madame Marguerite de Roberto Athayde présentée par la compagnie Murmures, mise en scène Maurice Garnier, interprétée par Nicole Paris, dans le cadre des plateaux libres du cd26 de la FNCTA

samedi 15 mars à 20h30

Théâtre Le Fenouillet - Saint Gervais-Sur-Roubion

C'est la rentrée. Sagement assis à leurs bureaux, les élèves découvrent leur nouvelle maîtresse, Madame Marguerite. Un peu drôle, pas commode, elle nous donne sa version de la discipline. Ce n'est pas que Madame Marguerite soit dépourvue de cœur, au contraire... mais sa mission d'éducatrice est si difficile. Madame Marguerite souffre et nous fait souffrir. En voulant le meilleur pour ses élèves, elle leur inflige le pire.

Spectateurs élèves nous assistons médusés aux gesticulations d'une femme broyée par le système dont elle voudrait nous extirper... avec pour seules armes, l'autorité et l'arbitraire. Barrée et totalement flippante, Elle fait rire et aide à faire grandir.

Mais qui se cache derrière le sourire irrésistible et machiavélique de Mme Marguerite ?

Face à ses élèves d'un soir, ce personnage haut en couleurs alterne propos rieurs ou menaçants. Sa bienveillance et ses colères abordent tous les sujets. Elle discourt avec véhémence du pouvoir, de l'obéissance, de la sexualité ou encore de la mort. Mais derrière ce sourire, cette jubilante soif de vie et de connaissance dont elle nous abreuve, Madame Marguerite ne nous conduit-elle pas au bord d'un gouffre, le même précipice dans lequel elle descend ?

L'auteur écrit cette pièce dans les années 70. À l'époque son pays, le Brésil, est sous l'emprise d'un régime dictatorial. Ce monologue tragi-comique — créé par Annie Girardot en 1974 — incite à réfléchir sur le pouvoir et ses abus.

Ce texte démontre une fois de plus les incohérences du monde, le rejet d'autrui, l'intolérance. Il est aussi le véhicule dénonciateur du principe d'éducation unitaire. Plus que jamais les propos de Madame Marguerite s'inscrivent au tableau noir de notre société.